Véronique Taquin
Le 17 septembre 2023
Un nouvel âge de la bêtise ?
À propos du dernier livre de Pierre-André Taguieff
Dans Le nouvel âge de la bêtise (éditions de l’Observatoire-Humensis, 2023), Pierre-André Taguieff part d’une énigme : le fait que de nombreuses intelligences de premier ordre aient pu tomber dans la bêtise. Son enquête porte sur la bêtise dans les milieux « intellectuels » (au sens de P. Ory et J-F Sirinelli), le cœur du problème qui l’intéresse résidant dans la bêtise sophistiquée et sa prétention intellectuelle, et non pas dans la simple naïveté ou la simple incapacité intellectuelle. Il s’agit donc surtout de fanatisme et d’aveuglement idéologique, attribués au désir d’échapper au doute et d’entretenir la flamme de l’espoir en une révolution ou en une révolte chimérique. Le sottisier a ses plaisirs, qu’on aurait tort de bouder dans une période aussi consternante, car les sottises politiques, agressives ou non, ont leur drôlerie, du Maire de Pantin/Pantine à Sandrine Rousseau, Maboula Soumahoro, ou P. B. Preciado, et il est indispensable de dégonfler les baudruches d’un nouveau moment de « frénésie idéologique ».
Mais le plus précieux dans ce livre me semble de pouvoir s’attaquer de façon très convaincante à la vache sacrée qu’est Michel Foucault, puisqu’il nourrit aujourd’hui tout ce qui se voudrait « progressiste » dans la « critique sociale » : c’est tout l’intérêt d’une remise en perspective des énormités de M. Foucault au sujet de la révolution iranienne (on se souviendra des nombreuses précautions qu’avait dû prendre Jean Birnbaum pour aborder le problème en 2015 dans Un silence religieux. La gauche face au djihadisme, prudence signalant la gloire inattaquable). Très judicieux est le souci nietzschéen, puis deleuzien, de « nuire à la bêtise », et cette dernière référence à Deleuze, qui m’est cher, me paraît utile pour fracturer le bloc des pensées de la critique sociale des années 60-70. Ce n’est qu’un exemple mais Deleuze n’a pas du tout suivi les inepties de Foucault sur l’Iran, pas plus que Beauvoir n’a pu avaler la couleuvre du voile iranien, l’esprit critique ne s’est pas perdu partout dans la même mouvance.
Quant à la terrifiante bêtise des masses, qui reste un objet à part entière et n’est pas celui de cet ouvrage, P.-A. Taguieff l’évoque incidemment propos du cynisme de Goebbels, sur « l’heure de l’idiotie » », à propos de la réponse enthousiaste des Allemands à sa demande « Voulez-vous la guerre totale ? ». Pour ceux qui connaissent l’archive cinématographique (discours du Palais des sports devant 14 000 membres du parti nazi, 1943), cette réponse puérile capable de tout sacrifier à un désir de mort jubilatoire et dévastateur a quelque chose d’à peine compréhensible.
Quand la connerie économique prend le pouvoir
Jacques Généreux
Aucune crise ne semble altérer la détermination de nos dirigeants à perpétuer le monde d’avant en pire, car l’entendement des élites est durablement embrouillé par une religion néolibérale insensée inculquée à plusieurs générations d’énarques, de journalistes, de professeurs, etc.
Jacques Généreux approfondit ici la piste de recherche amorcée dans La Déconnomie. En mobilisant la psychologie sociale et cognitive, il révèle la « banalité de la bêtise » et de sa forme entêtée, la connerie. Il montre comment celle-ci imbibe l’idéologie économique qui inspire la parole, l’arrogance et la politique de Macron, comme elle a inspiré la gauche et la droite européennes depuis trente ans. https://www.seuil.com/ouvrage/quand-la-connerie-economique-prend-le-pouvoir-jacques-genereux/9782021399004
ne serait-il pas temps d’arrêter de traiter Foucault d’idiot ?Qui n’ a pas commis d’erreur , de bêtises, de conneries dans sa vie, lève la main!
COMME LE RAPPELLE UN PASSAGE DU TALMUD SI les 12 JUReS d un tribunal SONT D’ACCORD POUR PRONONCER LE MËME VERDICT, IL FAUT ANNULER le jugEment! Pourquoi?
12 hommes ne peuvent être tous du même avis, donc, il sont été achetés ou.. vendus!