Frédéric Farah et Jérôme Maucourant, « L’effondrement libanais : quelques hypothèses », Revue Maghreb- Machrek, n° 254-255, 2023.

Plusieurs interprétations de la crise libanaise sont discutées. La thèse mettant en avant le caractère politique du capitalisme libanais est privilégiée, grâce à la problématique de Max Weber, même si l’élite dirigeante a radicalisé la Wealth Defense propre aux États capitalistes contemporains. Fondée surl’exportation du travail qualifié et l’importation de capitaux, la structure économique interne – totalement négligée par un État néo-patrimonial –ne cesse de s’affaiblir, ce qui engendre une croissance de la dette publique et le recours à des privatisations d’une ampleur extrême. Le sommet de lasociété parvient ainsi à se nourrir du dysfonctionnement global. La politique d’ancrage de la monnaie nationale au dollar ne pouvait alors qu’être unthéâtre de l’illusion, d’autant que plusieurs facteurs concouraient à l’appréciation du taux de change réel (dont le « syndrome hollandais »). La cécitéde nombre d’expert est stupéfiante, notamment leur apologie idéologique du taux de change fixe. Le gouverneur de la banque centrale, visé par desenquêtes portant sur une corruption inouïe, a bénéficié de l’indulgence deces experts. Il n’y avait pas de « miracle libanais » mais une simple exploi-tation de la « crédulité routinière » des intérêts financiers (Veblen).

Le résumé est disponible sur demande via l’adresse : jerome.maucourant@gmail.com

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